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Kelly Ondo Obiang et ses compagnons amnistiés et réintégrés dans l’armée

C’est une décision hautement symbolique que le Conseil des ministres, réuni ce mardi 12 août 2025 sous la présidence de Brice Clotaire Oligui Nguema, a entérinée : le lieutenant Kelly Ondo Obiang, ainsi que ses compagnons d’armes Estimé Manongo Bidima et Dimitri Nze Minkom, bénéficient d’une amnistie et retrouveront leurs rangs au sein des forces armées gabonaises.Une mesure présentée par le gouvernement comme un « geste fort en faveur de la réconciliation nationale », déjà saluée par une partie de l’opinion publique.

Selon le porte-parole du gouvernement, Laurence Ndong, cette amnistie concerne les événements du 7 janvier 2019, lorsque Kelly Ondo Obiang et ses hommes avaient brièvement pris le contrôle de la Radiotélévision Gabonaise (RTG) pour dénoncer, selon leurs termes, « l’incapacité d’Ali Bongo Ondimba à assurer la direction du pays ». Condamnés le 18 juin 2021 à 15 ans de prison ferme, les trois militaires voient aujourd’hui leurs condamnations effacées et leurs droits pleinement rétablis.

Le texte adopté par le Conseil prévoit que « l’amnistie générale est accordée aux auteurs, coauteurs et complices, militaires ou civils, impliqués dans les événements survenus au Gabon entre le 29 août et le 4 septembre 2023, ainsi qu’aux faits liés à la tentative de coup d’État du 7 janvier 2019« .

Elle couvre aussi bien les infractions de droit commun que celles contre la sûreté intérieure ou extérieure de l’État, tout en excluant les crimes économiques, les violations graves des droits humains et les délits sans lien avec ces événements.

Une initiative parlementaire qui aboutit

Cette issue favorable est en partie le fruit d’une proposition de loi déposée par le député de la transition Lionel Ella Engonga, en application des articles 76, 82 et 83 du règlement de l’Assemblée nationale de la Transition, ainsi que des dispositions pertinentes du Code pénal et du Code de procédure pénale.

Convaincu de la nécessité d’un geste d’apaisement, l’élu avait plaidé pour une mesure couvrant les faits survenus entre le 6 et le 7 janvier 2019.

Effets juridiques et portée symbolique

L’amnistie implique l’ »extinction de l’action publique, l’effacement des condamnations, la cessation des peines et incapacités subséquentes, ainsi que la libération des personnes détenues pour ces faits« , précise le communiqué officiel.

Elle interdit également « toute mention résiduelle dans les dossiers administratifs ou judiciaires » afin de garantir une réhabilitation totale.

L’historien Stéphan Gacon définit l’amnistie comme un « geste symbolique de réconciliation sociale ». En ce sens, la réintégration de Kelly Ondo Obiang et de ses compagnons traduit la volonté des autorités de tourner une page marquée par les tensions politiques, tout en posant les bases d’une gouvernance plus inclusive.

Un message à portée nationale

Au-delà du cas des trois militaires, cette décision pourrait ouvrir la voie à d’autres mesures similaires. En réhabilitant ceux qui avaient été condamnés pour un acte présenté comme un cri d’alerte dans un contexte de crise, le gouvernement de la 5ᵉ République cherche à consolider l’unité nationale et à apaiser les blessures du passé. Pour les intéressés, l’heure est désormais au retour à la vie militaire et au partage de moments en famille, loin des murs de la détention.

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